Fête de la Musique

Esplanade du Cinquantenaire 

Le samedi 22 juin 2013

Pour des problèmes d’égouts et un affaissement de la voirie sur la Place des Palais, la Fête de la Musique de Bruxelles a déménagé en dernière minute vers l’Esplanade du Cinquantenaire. Une fête qui, peut-être en raison de ce déménagement, sûrement en raison de conditions météos exécrables, a malheureusement plutôt fait un flop.

L’affiche était belle pourtant. Montevideo, BRNS, La Chiva Gantiva, La Grande Sophie, Hypnotic Brass Ensemble et Agoria. Sur papier, assurément de quoi faire la fête et bien s’amuser.

Montevideo a donc ouvert les festivités à dix-sept heures sous des bourrasques de pluie. Avec un brin de courage et d’humour, devant un public clairsemé, les Bruxellois ont brillamment défendu leur dernier album en date, le très pop Personal Space. A la fin de leur set, ils ont même réussi à communiquer leur enthousiasme et à faire danser les parapluies.

Une heure plus tard, toujours sous la pluie, BRNS (prononcez « Brains ») prend le relais. Annoncé comme la meilleur formation belge live du moment avec Balthazar, les quatre membres du groupe bruxellois (eh oui, encore des Bruxellois) inondent l’Esplanade de longues mélodies cosmiques façon Animal Collective ou Vampire Weekend. Impressionnants, détonants et enivrants sur scène, ils le sont cependant à mon sens pour un public averti et connaisseur tant leur musique est par moment cérébrale, exigeante et répétitive.

Vers dix-neuf heures, la pluie tombe toujours mais les espaces sous les arcades de l’Autoworld où les gens s’abritaient lors de pluies trop fortes viennent d’être fermés au public par les organisateurs. Prétexte de cette fermeture, une réception fantôme au musée de l’automobile dont on ne verra pourtant jamais le moindre invité. Sous les arcades subsistent alors uniquement le vaste espace dédié… aux VIP.

En résumé donc, petits fours, champagne et emplacement au sec pour les "Personnes Vraiment Importantes" ; pluie, vent et bourrasques pour les vrais gens, ceux qui sont venus par amour de la musique, malgré les conditions météos déplorables.

Mais pourquoi diable faut-il qu’un public VIP exhibe petites faveurs et privilèges aux yeux du plus grand nombre au cours de festivités - gratuites - subsidiées par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et donc financés en partie par nos impôts ? Si quelqu’un veut bien me l’expliquer...

Pour le reste de la soirée avec La Chiva Gantiva, La Grande Sophie et l’Hypnotic Brass Ensemble, je laisse à d’autres le soin d’en parler. Moi, comme je l'avais prévu initialement, je suis parti.

Allez, vive la musique... les petits fours et le champagne ;-)

Tout seul

Luc Tambeur