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18 octobre 2014

Détroit

10167

Festival des Libertés

Théâtre National

Le vendredi 17 octobre 2014

Rendez-vous automnal des défenseurs des droits humains, des agitateurs de réflexion, des amateurs de subversion, des brasseurs de diversité et des inventeurs de possible, le Festival des Libertés propose à nouveau une foison de documentaires, de débats, de spectacles, d’expositions et de concerts; toutes formes d’expression en prise sur leur époque, engagées dans une démarche critique, inspirées par la promotion d’un monde plus juste et mélangées dans une ambiance conviviale et festive qui fait la renommée du festival.

Cette année, le festival a choisit mettre en débat et en scène ce qui nous fait obéir ou désobéir. A qui et à quoi obéit-on ? Au doigt ou à l’oeil ? Pourquoi obéit-on ? De gré, à regret ou de force ? Par habitude ou par crainte ? Qui édicte les règles ? Qui les fait respecter et avec quels moyens ? Quelles sont les autorités légitimes ? Comment s’exercent-elles ? Ne sont-elles pas souvent contradictoires ? 

Pour sa tournée d’automne, Détroit a tenu – semble-t-il – à être présent à cet événement, et cela malgré les deux Ancienne Belgique archi bourrées jusqu’aux casiers des vestiaires de la semaine dernière. Entre-temps, d’une date bruxelloise à l’autre, le groupe aura également assuré trois concerts parisiens successifs et tout aussi sold out à l’Olympia.

Alors, même question que la semaine dernière, que dire de nouveau et/ou de pertinent par rapport aux trois dates à l’Ancienne Belgique (une en mai, deux en octobre) auxquelles j’ai eu la chance d’assister ? Tout d’abord, incapable d’éprouver la moindre lassitude malgré ses dates à répétition, j’ai à nouveau été conquis, séduit, transporté, bluffé, impressionné, ému, touché par ce set imparable et puissant qui oscille sans cesse entre puissance et retenue. 

Sur une setlist de vingt titres (oui, ça augmente à chaque fois), Détroit a défendu huit morceaux de son propre répertoire, extraits de l’album « Horizon », et dix tirés du copieux répertoire de Noir Désir. Même si l’ombre de l’emblématique groupe de rock français plane belle et bien sur la salle bruxelloise, les nouvelles compositions du duo que Bertrand Cantat forme avec Pascal Humbert fascinent à nouveau l’assistance et emportent l’adhésion du public. « Ma Muse », « Horizon », « Droit dans le soleil » ou « Ange de Désolation » bluffent le public par leur retenue, leur douceur ou la très forte charge émotionnelle qui se dégage des textes. Impressionnant de voir, quand on est dans les premiers rangs, à quel point le chanteur français puise au plus profond de son âme et de ses tripes pour interpréter le dernier titre cité.

Premier bonus et première nouveauté de cette soirée, la reprise incendiaire de Gimme Danger de Iggy Pop & The Stooges dans la première moitié du concert. L’occasion pour Bertrand Cantat de déposer se guitare et d’arpenter, micro à la main,  la grande scène du Théâtre National avec l’énergie féroce de ses débuts.

Et puis viennent les titres de Noir Désir. « Ernestine » et « A ton étoile » sont les premiers emprunts tirés du répertoire du mythique groupe des années nonante. Plus tard, « Lazy » et « Le Fleuve » font tour à tour monter la tension et l’adrénaline. Enfin, « Fin de siècle », « Un jour en France» et l’incontournable « Tostaky » allument  chacun la mèche d’une salle et d’une scène qui ne demandaient toutes deux qu’à exploser une nouvelle fois encore. 

Pour « Ernestine », « Droit dans le soleil » et « Le vent l’emportera », les guitares feront une petite place au violon de la belge Catherine Graindorge et de la violoncelliste luxembourgeoise Lisa Berg. Deux musiciennes originaires de « paradis fiscaux » selon Cantat.

Festival des Libertés oblige, en fin de concert, du côté de « Un jour en France », Bertrand Cantat ne manquera pas de politiser quelque peu sa prestation en invitant le public à ne surtout pas se résigner face au diktat de la finance ou à la montée de l’extrême-droite sous toutes ses formes. Et ce, même si aujourd’hui, en France comme en Belgique, on est dans de beaux draps ! Hé Bertrand ! Quand notre gouvernement bleu-brun tombera, il faudra revenir en Belgique pour faire la fête ! Vendu ?

En toute fin de concert, le coup de grâce sera à nouveau asséné par « Le vent l’emportera » et « Comme elle vient ». Ah non tiens, surprise (même pour ses musiciens apparemment) et second bonus, Bertrand Cantat entonne seul, à la guitare, « Hegoak (Les ailes) », un chant basque où il est question de ces oiseaux que l’on emprisonne sous prétexte de les aimer…

A noter, à souligner en rouge et à surligner au stabilo jaune fluo, la présence de Salomé Leclerc en première partie. Originaire de Montréal, cette dernière a plus qu’attiré mon attention. Voix envoûtante, reprise bluffante de Vingt ans de Léo Ferré, ... Je serai heureux de la voir à nouveau en salle quelque part à Bruxelles... ou à Arlon. 

Setlist : Ma muse / Horizon / Ernestine / A ton étoile / Le creux de ta main / Lazy / Gimme Danger (Iggy Pop & The Stooges) / Le fleuve / Lolita nie en bloc / Ange de désolation / Null and void

Droit dans le soleil / Glimmer in your eyes / Sa majesté / Un jour en France / Fin de siècle / Tostaky

Le vent nous portera / Comme elle vient / Hegoak (Les Ailes).

 

Avec Cathy et Benjamin 

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