Sébastien Tellier

Owlle

Cirque Royal

Le lundi 26 novembre 2012

Comme je vous le disais ici même il y a un peu plus d'une semaine, je suis allé me perdre (à l'insu de mon plein gré?) au concert de Sébastien Tellier ou plutôt à la grande messe post-raëlienne de l'Alliance Bleue orchestrée par le Grand Homme.

Dès son entrée en scène, dans une lumière bleue et une ambiance sonore proche de celle d'une cathédrale, Sébastien Tellier s'adresse à son public avec l'emphase d'un prophète parlant à ses fidèles. Pathétique.

Il invite ensuite ses inconditionnels à venir danser sur scène autour de lui et surtout à se dévêtir. Une petite vingtaine de jeunes gens hilares ou impressionnés par leur audace s'exécutent et s'agitent en caleçon ou soutien-gorge autour de l'énigmatique chanteur français. Pathétique.

Tandis qu'il s'exprime longuement... très longuement... trop longuement... entre deux morceaux, une jeune femme perd patience et s'adresse à Sébastien Tellier en ces termes (je résume) : "Hé! Ferme ta gueule! On s'en fout de ce que tu racontes! Vas-y mec, chante!" Et ce dernier d'interrompre... Pathétique.

Tout au long de la soirée, notre bonhomme se fait régulièrement apporter une "vodka-clope". Et le bonhomme de boire et de fumer fièrement dans une triste et lamentable mise en scène de ses addictions. Ses monologues sont alors de plus en plus longs, décousus et dénués d'intérêt. Son jeu devient de plus en plus approximatif et chaotique. Pathétique.

A la fin du concert - la vraie fin, celle qui suit les rappels - notre imposteur frappadingue reste encore longuement sur scène pour encore  longuement monologuer auprès de ceux que cela amuse encore. Il faudra un petit rappel à l'ordre de la sécurité du Cirque Royal pour que le triste spectacle se termine enfin. Pathétique.

Paradoxe des paradoxes, je suis resté d'un bout à l'autre de la soirée dans la salle, hypnotisé et amusé par cette étrange mascarade. Inquiet surtout de voir tant de gens succomber à ce grand n'importe quoi.

Et sa musique alors, me direz-vous? Non, non, c'est bon, inutile d'en rajouter... Disons simplement que l'absence de talent ne se cache pas sous le manteau de la provocation ou de la bouffonnerie.

Avec Alain