Radiohead

Sportpaleis d'Anvers

Le jeudi 18 octobre 2012

Tout ou presque a déjà été écrit sur la prestation de Radiohead jeudi soir au Sportpaleis d'Anvers. Le visuel de ce King Of Limbs Tour  est grandiose avec ses dix-huit écrans, dont douze mobiles, suspendus au dessus du groupe, capturant en gros plans les détails du jeu des musiciens. On a l'impression qu'un immense écran a explosé et s'est fragmenté en plusieurs morceaux éparses. Ceux-ci montent, descendent, s'inclinent, se rejoignent, s'éloignent. A un moment, tous les écrans se placent juste au dessus du groupe et diffusent une lumière blaffarde. On imagine alors  les six musiciens répètant, en pleine nuit, dans un garage dont la porte serait ouverte vers la rue. Derrière ces écrans, et derrière le groupe, un imposant rideau constellé de milliers d'ampoules led apporte tour à tour profondeur, puissance et énergie à l'ensemble de la scène.

Tom Yorke, barbe et chignon, est à nouveau et totalement toujours aussi habité par sa musique. Sa voix est aussi belle qu'impressionnante. Johnny Grrenwood, quand il ne joue pas de la guitare, du clavier ou des percussions, tripatouille ses instruments électroniques. A l'arrière, deux batteurs se chargent simultanément d'apporter aux compositions une dimension hypnotique. Fidèles à leurs habitudes et à leur réputation, la setlist laisse une place importante à leurs dernières compositions, à savoir cinq titres d'In Rainbows et six titres de The King Of Limbs. Karma Police, Paranoid Android, Everything in Its Right Place et Idiotheque enflammeront néanmoins en fin de soirée un Sportpaleis plutôt apathique et contemplatif. 

Mais ce qui retourne le plus les tripes, l'âme ou le coeur, lorsqu'on a la chance d'assister à un concert de Radiohead, c'est de se rendre compte que ces gars-là, aussi décriés soit-il par certains, ne jouent rien d'autre et rien de moins en définitive que la bande originale de nos vies. Pour moi, les albums Pablo Honey et The Bends me renvoient à mes années d'étude à l'ULB, puis à Defré, même si on ne les écoutait pas encore vraiment à l'époque. Les fabuleux OK Computer, Kid A et Amnesiac me ramènent à mes premières années à l'Ecole Nicolas Smelten, à la rencontre avec Cathy et aux années "rue de Menin". Hail to the Thief, c'est la naissance de Méline, puis celle de Fanny. In Rainbows et The King Of Limbs enfin, c'est la rue du Maraîcher et les filles qui grandissent... Et vivre cela avec Fred qui, de près ou de loin, a vécu et traversé toutes ces périodes avec moi, c'était la cerise sur le gâteau.

Tiens, une dernière chose, quelqu'un connaît le nom du groupe qui, dans un épais brouillard, est passé en première partie?

SETLIST: Lotus Flower / Bloom / Airbag / Weird Fishes/Arpeggi / Kid A / I Might Be Wrong / The Gloaming / Separator / Reckoner / Pyramid Song / Nude / Identikit / Karma Police / The National Anthem / Feral / Bodysnatchers /// Give Up the Ghost / Supercollider / Morning Mr. Magpie / Myxomatosis / Paranoid Android /// 15 Step / Everything in Its Right Place (intro: True Love Waits) /// Idioteque

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[chris]

CARIBOU