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4 mai 2007

Renaud

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Forest National

 

Le jeudi 3 mai 2007

 

Une semaine après le concert de Roger Waters au Sportpaleis en compagnie de mon papa, c'était au tour de ma maman de m'accompagner à Forest national pour y applaudir l'ami Renaud.

Juste avant de me rendre au concert, je lis rapidement sur Le Soir en ligne le compte rendu de la soirée du mercredi. Pour la première fois à Forest national, Renaud a apparemment joué dans une salle à moitié remplie. "La dernière fois, j'étais bourré et la salle aussi et cette fois, je ne suis pas bourré et la salle non plus.", commentera-t-il. Comme l'écrit Thierry Coljon dans Le Soir, une certaine lassitude se marque sans doute du côté de ceux qui n'ont pas fait à l'album Rouge Sang le triomphe de Boucan d'Enfer. Et puis la date du mercredi s'est ajoutée aux dates de sa tournée bien après celle du jeudi.

Autre information glanée sur le web, le concert sera long. Renaud, qui annonce vivre sa dernière tournée, a offert la veille au public bruxellois un spectacle de près de trois heures. Et puis, jeudi après-midi, le chanteur est annoncé à Bruxelles, aux côtés de la ministre Fadila Laanan, pour recevoir les insignes d'officier de l'ordre de la couronne et, à Lille en début de soirée, pour soutenir Ségolène Royal lors d'un de ses derniers meetings. Un emploi du temps des plus chargés.

Afin de trouver de bonnes places assises, ll est environ dix-neuf heures lorsque ma maman et moi faisons notre entrée dans Forest National. Comme (presque) partout, depuis quelques années, ce haut lieu bruxellois du spectacle réserve ses meilleures places à une petite centaine de privilégiés qui n'achètent même pas leur(s) ticket(s). Parenthèse. A proximité du bar, où j'échappe quelques instants à la grande chaleur qui règne dans la salle, je croise avec amusement un spectateur affublé d'un tee-shirt Roger Waters Tour 2007. Clin d'oeil. 

Il est environ vingt heures quarante-cinq - le temps de rentrer de Lille - lorsque, dans une énorme clameur, la salle plonge enfin dans la pénombre pour accueillir la chetron sauvage. Dans un très beau décor de toits de Paris - comme pour la dernière prestation des Beatles, insiste Renaud - le concert s'ouvre avec Malone. Le son est plutôt moyen, au point de ne pas comprendre parfois ce que chante ou dit l'artiste parisien. Renaud dira d'ailleurs apprécier Forest National, mais certainement pas pour son acoustique pathétique ou pour ses initiales. Avec des titres comme Marchand de cailloux, 500 connards sur la ligne de départ, Arrêter la clope ! ou Elle est facho, Renaud consacre la première heure de son spectacle aux albums Marchand de cailloux et Rouge Sang.

Une première césure survient dans la soirée lorsque Renaud interprète Elsa - la chanson la plus belle et la plus essentielle de toute sa carrière, selon lui - puis, Dans la jungle. La fille et le mari d'Ingrid Betancourt, accompagnés d'un fondateur des nombreux comités de soutien belge, viennent longuement remercier le public pour sa mobilisation en vue de la libération des otages colombiens et l'encourager à ne pas laisser celle-ci faiblir au fil du temps.

Le concert reprend ensuite avec un Manhattan-Kaboul où tout le public est invité, avec succès, à reprendre à son compte les paroles assurées par Axelle Red. Renaud exhibe avec fierté la médaille reçue des mains d'une ministre de la culture issue de l'immigration et enchaîne , l'occasion est trop belle, avec La médaille de l'album A la belle de mai. Ramené bien souvent, par ses textes, sur le chemin de l'actualité et de la politique, le chanteur français fustige à de nombreuses reprises le candidat Sarko pour appeler de ses voeux (par défaut?) l'élection de Ségolène Royal à la présidence de la République. Présentant ses musiciens, qu'il adore chambrer régulièrement, surtout Jean-Pierre "Titi" Bucolo (guitares) et Alain Lanty (piano), il va même jusqu'à préciser pour chacun d'entre eux pour qui ils ont voté aux premiers tours des présidentielles. Alors qu'il explique que son batteur est convaincu que votez bien, c'est votez rien, ma maman, à mes côtés, commente le propos d'un "Ca, c'est comme moi, tiens..." d'ores et déjà historique. 

Avant les premiers rappels, en clôture de la deuxième partie du spectacle, Renaud consacre à sa fille Lolita un long medley de chansons - En cloque, Morgane de toi, Mistral gagnant, ... - dont, au fil des années, elle fut la principale inspiration. Présente dans la salle, caméra au poing, celle-ci filme tantôt son papa sur scène, tantôt les réactions du public. Devenu, moi aussi, papa de deux petites "Lolita", je vis et ressens avec beaucoup d'émotions la beauté et la tendresse de chacune de ces chansons.

 

La dernière partie du concert, Renaud l'assumera pratiquement seul à la guitare avec un second medley de titres issus des années 75-85 comme, par exemple, Laisse béton, Ma gonzesse, La bande à Lucien, etc. Ses musiciens le rejoindront une dernière fois sur scène, aux alentours de 23h30, pour un Hexagone et un Dès que le vent soufflera endiablés. Fatigués par trois longues heures de concert, nous étions déjà nombreux à l'extérieur lorsque Renaud remonta apparemment une ultime fois (de sa carrière?) sur la scène de Forest National pour un dernier Rouge Sang.

Alors bien sûr, il s'écrira et se dira que Renaud chante désormais parfois faux. Bien sûr, on considérera qu'il a parfois tendance à trop parler sur scène. Bien sûr, d'aucuns trouveront le concert plutôt long et inégal. Et bien sûr, le son était par moments de piètre qualité. Mais cette soirée était pour moi l'occasion de mesurer une nouvelle fois à quel point l'artiste a eu une influence importante sur ma personnalité, mon parcours et mes idées. L'occasion aussi de ressentir à nouveau à quel point ses chansons représentent sans cesse des sortes de balises temporelles faisant resurgir petits et grands souvenirs de ma vie. Renaud est pour moi cet artiste majeur qui en une soirée parvient à me ramener à plusieurs reprises aux plus jeunes années de mon enfance et de mon adolescence, ainsi qu'à quelques idéaux, portés haut à l'époque, et vis-à-vis desquels il m'est parfois arrivé de transiger quelque peu. Il constitue une sorte de piqûre de rappel qui m'invite à rester fidèle à l'enfant et, surtout, à l'adolescent que j'étais autrefois. Celui qui portait fièrement santiags, foulard rouge et cheveux longs.

 

 

 

 

Set list approximative (ma mémoire, vous savez...) :

 

 Malone - Marchand de cailloux - 500 connards sur la ligne de départ - Docteur Renaud, Mister Renard - La ballade nord-irlandaise - Arrêter la clope ! - Elle est facho - Dans la jungle.

Appel pour Ingrid Betancourt.

Manhattan-Kaboul - La pêche à la ligne - Morts les enfants - Leonard's song - La médaille - Les cinq sens - Ma blonde - Dylan.

Medley : Chanson pour Pierrôt, En cloque, Morgane de toi, Mistral gagnant, Baby sitting blues, C'est quand qu'on va où - Mon amoureux - Elle a vu le loup - Adieu l'enfance.

Baltique - Les bobos.

(Rappel)

Medley : Je suis une bande de jeunes - Laisse béton - La bande à Lucien - Ma gonzesse - Les charognards - La blanche - Dans la tire à Dédé - Deuxième génération - La teigne - Dans mon HLM - Manu.

Hexagone - Dès que le vent soufflera - Rouge sang.

1_ticket

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